Mercredi 16 - Besançon / La Cour Des Miracles : LES LAPINS DE MARS + SHUB
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La cour des miracles à Besançon et l'orga qui nous ont accueillis, Le club de gym est une des choses les plus vivifiante qu'il m'ait été donné de voir depuis un certain temps.
Le lieu, tenu par Amélie un petit bout de femme toute souriante, est sur deux étages.
Il est idéalement placé car au pied de l'écusson centre-ville. un quart d'heure à pied peut rendre accessible le plus gros du centre historique, commerces, institutions…
Au rez-de chaussée, un bar assez grand, avec larges vitrines sur un angle accueille toutes sortes de gens durant la journée. Que ce soit pour y boire un coup, un café ou y manger un sandwich
pépère. Ce qui permet de faire tourner le lieu.
Au sous-sol, deux espaces séparés par un large comptoir donnant accès aux deux côtés.
Présenté en configuration concert on peut voir un espace lounge avec canapés, fauteuils et tables basses au bas des escaliers et l'espace live à droite en passant sous une large voûte. Seuls deux
gros poteaux carrés font chier et juste derrière, une scène basse, idéale pour ce genre de concerts. Pour ceux qui connaissent, c'est un peu comme Le baloard à Montpellier, en deux fois
plus grand.
Assez de place pour poser une table pour les entrées, une pour la distro et encore même pouvoir exposer tableaux, sculptures… Ce qui est d'ailleurs le cas ce soir. Un des membres du collectif
présente trois de ses sculptures en acier de bestioles et sirènes puisées de son monde fantastique. Avec de la récup, des babioles et un fer à souder, le tout avec une finition poussée. Le
produit fini n'est composé que d'un lustre noir/gris anthracite uniforme. Mais en s'y rapprochant d'un peu plus près, certaines parties sont frottées (je crois). Faisant apparaître par endroits
choisis une couleur plus proche du laiton en dessous. Beau travail et vraiment chouette endroit.
Le club de gym est un collectif pouvant réunir de sept à douze personnes en un coup de cuillère à potin !
L'équipe, entre vingt et vingt cinq ans est nourrie d'une belle motivation. À peine étions nous arrivés (une place pile poil libérée devant le bar) que Julius, Marianne, Loïc (Soubar) et Romaric
(Roro) entre autres nous offrent une mousse pour taper le bout de gras sur le trottoir en fumant le mégot. Pendant ce temps-là, deux équipes de deux se barrent dans les rues du centre pour filer
des flyers aux passants. C'est seulement la deuxième fois qu'ils organisent un concert ici et ils ont compris, déjà depuis la première, que leur proximité avec le centre était un bel atout.
Ils savent qu'ils peuvent facilement rameuter du monde au dernier moment. Des gens qui passaient par là sans trop quoi savoir faire dans la soirée.
On s'installe tranquillement et on remarque que dans un coin du bar ils avaient mis un drap blanc sous une lumière noire avec des pantoufles vertes fluo dessus. on se marre un bon coup et on
pense à regarder l'affiche de la tournée, composée et sérigraphiée par Gilou des Marins Cutters, sous cet éclairage. Damned ! Le dégradé orange
prend feu sous les roues du roadster. Ouais ok, façon de parler. Mais fallait voir en vrai, l'effet était vraiment surprenant. Les chipos et les merguez sous le grill ! La photo ici donne un
aperçu mais c'est pris avec un téléphone portable et par un mec déjà à moitié bourré…
Bref, on commence à vraiment bien se sentir ici et ça ne va pas s'arrêter là.
Nouilles chinoises et crustacés, un clop et les concerts commencent.
Les Lapins De Mars attaquent. je n'ai que quelques souvenirs diffus car tous leurs potes étaient là et les fameux poteaux empêchaient un petit comme moi de voir ce qu'il se passait. Du coup, je
passe du côté lounge en sirotant quelques mousses et en tcatchant encore et toujours. Je peux dire que c'était rock avec quelques accents noise légers de temps en temps et de longues plages un
peu plus psyché ou ambiant. Ben est présent avec moi et ça nous permet de faire un peu connaissance avec deux, trois personnes sympa.
Et là, c'est le drame, le boulet du jour est là. Oui c'est bien lui, déjà il ne nous a pas lâché chaque fois qu'on sortait fumer une cigarette. Il nous disait qu'il était sonorisateur de métier
et qu'il en connaissait un rayon… Au début c'était sympa de discuter avec un gars intéressé par ce qu'il se passe. Mais quand pendant un concert il t'empêche d'écouter et de profiter du moment
présent en t'expliquant que la basse est pas assez forte, que la batterie ceci et le reste cela, ça commence un peu à brouter. On essaye d'y expliquer gentiment que c'est pas bien grave, que
c'est un concert de rock et qu'on fait avec ce qu'on a et que tout va bien. Mais rien n'y fait, on essaye donc de prendre un peu le large…
Après encore un clop fumé sur le trottoir on redescend pour le set de Shub. Ils ont décidé de jouer devant la scène pour en plus d'être au milieu des gens, éviter le problème que j'avais
rencontré juste avant. De plus le public est moins compact et on peut les voir d'en face et d'un côté. Une longue guirlande de leds blanche est là. Du coup ils s'en servent aussi pour décorer la
batterie et éclairer les pieds de Raph et Dide.
Grâce à cette disposition j'arrive facilement à me retrouver devant. Et là, je tombe sur Soubar.
Bourré au Pontarlier (équivalent du pastis local) et apparemment aussi con que moi, Il se lâche, s'essaye à la danse du bourracho en gueulant à tout va.
Hé hé, bonne ambiance !
On me tapote sur l'épaule… ha ! C'est encore lui ! Le sonorisateur qui est là dans le public, me dit que la basse est trop forte et que… Là, je l'arrête direct et je lui dit de prendre des
vacances. Vu qu'il est là, qu'il en profite sans se prendre le chou. Juste pour la musique, mais non, c'est plus fort que lui, il faut que ça pinaille encore. Alors je le coupe en lui disant que
pour ma part je voulais en profiter et qu'il me lâche la guibole !
Plus tard vers la fin du set, l'ami bourracho décide d'adouber Dide en lui passant la guirlande autour du cou pendant qu'il jouait. Mort de rire, j'enlève délicatement la chose enroulée autour de
lui avant qu'il ne tombe ou ne morde directement le bonhomme inconscient de son acte. Le concert s'achève après la partie slide et impro dans une douce euphorie !
Après ça, on a même le droit à la gnôle de pépé, putain de classe ! Et franchement elle était sévère, j'en ai goûté une paire, celle-là était vraiment rude. On discute encore et Amélie nous
confie qu'elle aimerait bien continuer à faire des plans comme ça avec les gymnastes. Beh ouais, carrément qu'il faut qu'ça dure. On s'aperçoit qu'ils ont une large ouverture d'esprit sur la
musique avec du bon hip-hop qui arrache la tête en fond. On parle aussi de gens qu'on connaît qu'ils aimeraient faire passer. Bref, encore une fois une équipe bien motivée et ça fait chaud au
cœur.
La jeunesse et le mélange d'alcools aidant, on trouve Soubar étalé le long du caniveau à côté de sa cosmic 205 chargée à bloc par sa batterie. Petit problème de synchronisation pour ramener le
matos à leur local et envoyer tout le monde se coucher en même temps. J'ai moi même une 205 et propose donc d'emmener le gars jusqu'au local de répet. Il réussit à poser un bout de cul sur sa
banquette arrière et se tient au dossier du fauteuil conducteur pour me servir de GPS. Arrivés à un feu rouge, il me parle avec des bulles dans la bouche. Je lui dis illico d'ouvrir sa
fenêtre et étant presqu'à l'arrêt je grille le feu pour m'arrêter juste devant une barrière ouverte de parking sur la droite. Ouf, mon épaule est sauvée, et là, c'est le drame. Il se vide de tout
le trop plein qu'il avait. J'me roule une cigarette en attendant que ça passe. Là, le bassiste des lapins de mars arrive derrière en bagnole et après s'être arrêté à 10 cm, le pousse direct au
cul. Les pare-chocs craquent un peu, alors Soub monte dans sa caisse et d'un coup de première nerveux, s'extirpe de là sans demander son reste et la deuxième voiture suit. Roro, le grateux, qui
était descendu de la deuxième voiture se retrouve comme moi, planté là. Il m'apprend alors qu'on était arrivé, le local est là, derrière ce parking. On y va alors tranquillement tous les deux.
Décidé de ne pas passer encore une heure là-dessus, je vide la bagnole et j'en monte plus de la moitié dans leur merdier, qui se situe en plus de ça après des escaliers, une montée et un
labyrinthe de couloir. Je ne croiserai Soub qu'une fois durant les aller/retour, titubant et traînant son tapis de batterie et un malheureux pied de cymbale dans l'autre main. J'aurai la mauvaise
idée d'essayer de le motiver pour la suite. En ayant entendu un son, il se dirige vers lui mais ne s'arrête pas. Je me retrouve vautré dans les buissons, alors qu'un de ses potes le tire tant
bien que mal de là. Plutôt con, mais ça me fait encore marrer. Je suis décidément aussi bien bourré.
On ramène Soub se coucher chez Roro et on marche jusqu'à l'apart de Julius. Seul encore un peu lucide et bien présent sur tout ce qu'il se passe, il aura tenu le reste de la barque jusqu'au bout.
Enfin posé, sur la table basse pile devant mes yeux, une bouteille de vodka me tend les bras. Je m'achèverai en la faisant tourner à qui n'en veut et en en fumant un gros.
Le lendemain, on chope quelques viennoiseries au passage et on retourne chercher le matos. On se pose un bon moment autour d'un café. Amélie nous accordera encore quelques instants et on continue
de tchatcher avec les gymnastes présents. On repart de là, de belles rencontres et un bon gros kiff dans la tête !